3. C’est encore loin l’Amérique ?
Alors, ça y est ? T’es retapée ? Tu l’as quand même invité, ton Laurent ?
- Retapée, retapée… faut le dire vite ! J’ai un peu plus d’énergie mais pour le reste…
Bon ! Pour le reste, on s’arrangera.
Danser un slow, en voilà une bonne chose : distraction plus vie sociale, plus points d’aspiration. Ca va mieux ?
-Nan !
Nan ?? T’as ENCORE quelque chose qui cloche ?
- J’AI ENVIE DE FAIRE PIPI ! J’ai même pas le droit de faire pipi ?
Si tu m’avais payé des toilettes au lieu de construire des murs !
Rêve pas ! Deux murs ça coûte moins cher que des toilettes.
Laurent Marquès, un peu de galanterie que diable ! On l’a vue la fumée verte. On le sait qu’elle pue.
Hé-ben voilà ! T’as plus envie. Tu te sens soulagée ma grande ?
- Pfff ! Et en plus, ça se croit drôle.
Hé-hé ! Encore battu à la course à l’oseille, Laurent !
C’était bien la peine de passer ton temps à t’entraîner à courir comme un dératé sur le tapis roulant mécanique.
Mince, v’là la flotte ! Ces orages de fin d’été sont vraiment catastrophiques. Pourvu que t’ailles pas te faire foudroyer en plus.
Laurent se rappelle qu’il a une chose urgentissime à faire. Encore un rendez-vous paradisiaque qui tombe à l’eau.
Si tu te réchauffais avec un bon chocolat chaud ?
QUOI ?! Il te plaît pas le plan de travail ? Faudrait pas jouer les difficiles non plus.
Bois ton chocolat et cesse de te plaindre !
Psst Elhamas, t’as de la visite !
Mais qu’est ce qu’elle se figure cette voleuse ? Y a rien à voler chez toi puisque t’as rien à part le canapé usé, élimé, éventré sur lequel tu dors.
Qu’importe, elle te piquera tes bouquets.
Magie des soirs d’été.
Regarde bien Elhemas : t’as vu la couleur du prisme ? C’est un peu rouge nan ?
Ben ça l’est plus !
Enfin tu le tiens ton rendez-vous paradisiaque !
Même s’il a fallu payer de ta personne, ça valait le coup.
Te voilà tirée d’affaires à présent, t’as enfin retrouvé le sourire.
- Ouais et mes hot dogs… super !
Ce jeudi matin, Elhemas a eu le plaisir de se réveiller dans un vrai lit.
Je suis pas sûre qu’elle ait eu le temps de l’apprécier à sa juste valeur en rentrant du terrain communautaire, pas certaine qu’elle se soit bien rendue compte de sa chance, exténuée comme elle l’était.
Et un vrai petit déjeuner chez soi, c’est pas beau ça ?
Un conseil Elhemas : t’attache pas trop à ce frigo, il laissera bientôt place à des toilettes. Heu…t’y attache pas trop non plus, c’est du provisoire tout ça.
On n’a pas encore les moyens de s’offrir une douche, mais aller sur le terrain communautaire rien que pour ça… T’es comme moi Elhamas ? On commence à en souper du terrain communautaire, on l’a déjà que trop vu celui-la.
Allez, n’aies pas peur d’user la savonnette et n’oublie pas de frotter derrière les oreilles !
Elle prend le temps de tailler une bavette avec Daphnée, la factrice. Au moins, quand elle sera en manque de contact humains, elle pourra toujours compter sur elle au téléphone. En dehors de sa tournée du matin, elle fout royalement rien la Daphnée. Pas
Et pis t’as vu Elhamas ? Laurent a renouvelé tes bouquets de fleurs. La voleuse aura encore de quoi piquer si jamais elle repasse par là.
Ca va Elhamas ? Tu t’organises ?
- Moui… j’apprends la mécanique avec un bouquin que j’ai trouvé dans la bibliothèque provisoire assise sur mon fauteuil provisoire.
Ca roule ma poule !
Brave Laurent, on le sonne, il accourt !
Si seulement il n’avait pas toujours des idées bizarres pour pimenter ses rendez-vous. M’enfin… on peut pas tout avoir. Il est disponible, c’est déjà ça.
Hé-hé ! Encore battu !
Elhamas qui a rempli son désir de gagner 500 $ s’attaque à présent à gagner 1000 $.
Y a encore de la marge, j’aime autant vous le dire.
- C’est l’automne ! T’as vu les feuilles ?
Qu’est ce que tu fiches encore sur le terrain communautaire, toi ? T’as tout ce qu’il faut sur ton terrain maintenant. Enfin… pas tout en même temps, mais successivement.
- Nan, pour draguer ici c’est mieux.
Je lui offre le restaurant avec Laurent. On lui devait bien ça.
Et puis c’est la fin d’une semaine de galère totale. Ca se fête, nan ?