A/4 : La fin du cauchemar
Lundi
- Y a pas à dire, mes camions verts et mes cubes à moustache font un tabac. On se les arrache ! Toutes les familles du quartier veulent en avoir chez eux. Du coup, je suis obligé de colmater les trous avec les cubes à faux-cils et les camions peinturlurés de Daphnée. J’espère que les clients seront pas déçus.
Ca n’en a pas l’air.
Points : 4 000
- Bon alors, je choisis quoi comme bonus ? Guide-moi, toi ! J’ai droit à quoi ?
Ben… je serais toi, je choisirais d’évaluer l’humeur, ça peut toujours rendre service.
D’autant qu’avec ta nouvelle technique de vente, personne ne pourra plus te résister.
Tu t’en sors pas si mal, finalement.
- Je te dis pas dans quel état je suis !
Et Daphnée ? Elle fiche quoi de ses journées ? Elle se roule les pouces ? Je l’ai pas vue au magasin une seule fois. J’aimerais bien pas être seul à bosser quand même !
Heu… je te trouve un tout petit peu injuste, là Yvan !
Allez Yvan, fais pas cette tête, Daphnée a acheté un gâteau d’anniversaire pour qu’Aylée puisse grandir plus vite. Le cauchemar du bébé braillard touche à sa fin.
En plus, regarde comme elle est mignonne ta fille : Tout ton portrait. Ca devrait te redonner le sourire, nan ?
Maintenant que j’y pense… t’es sûr que t’étais pas aussi braillard, bébé ?
Où tu vas comme ça ?
- Me coucher !
En laissant le plat dans le four ? INCONSCIENT ! M’en vais désactiver le libre-arbitre moi, ça va pas être long ! Dès que je te laisse la bride sur le cou, t’inventes que des bêtises.
D’ailleurs Daphnée est d’accord avec moi.
- Mais qu’est ce que t’avais besoin d’aller te faire un plateau-télé ? Tu pouvais pas manger le gâteau d’anniversaire ? Tu sais combien il m’a coûté ce gâteau ? UN CUBE !
Pas la peine de tordre du nez sur le plateau. Tu l’as voulu, maintenant tu le manges !
- Meuh il est tout cramé !
T’avais qu’à pas le laisser cramer. TU LE MANGES !! Non-mais !
Et remercie le ciel que j’aie pensé à t’installer une alarme.
- Bon, ça va bien ! J’en ai marre de me faire engueuler, je vais me coucher !
En laissant le travail à ta femme ? Belle mentalité !
Mardi
Pris par leurs occupations parentales, Yvan et Daphnée ont bien du mal à faire face.
Le client exaspéré :
- Vous êtes pas pressés de toucher votre argent ? Vous roulez sur l’or ? Ben voilà ce que j’en fais de vos paquets. Vous n’aurez plus qu’à vous baisser pour les mettre à la poubelle !
Rha, dire que c’était un bon client ! Deux camions et un cube, plus de 100 $ de gâchés.
Quels parents indignes vous faites ! Et cette pauvre Aylée qui réclame son bain à cor et à cris. - surtout à cris d’ailleurs - vous vous en moquez ? Y a pas que le magasin qui compte. Faudrait voir à s’occuper de la bambine !
Déjà que faut être un peu sadique pour lui donner son bain dehors…
- Ho, la Fonsine, tu nous lâches un peu ?! Tu l’aurais mise où toi, la baignoire ? Y a pas de place dans la maison. T’avais qu’à la prévoir plus grande !
Autant pour moi.
Mercredi
- Regarde-moi ça ! Elle progresse pas vite ma femme. D’ici qu’il lui balance aussi ses paquets par-terre celui-là.
Daphnée, grouille-toi donc ! Les clients n’aiment pas attendre, tu devrais le savoir.
De quoi tu te plains ? Elle peint, elle s’occupe de ta fille et de la cuisine, en plus elle est aimable avec la clientèle, elle ! Elle cherche pas à l’épater : elle conseille.
- Pff, avec sa façon de baisser les prix, je me demande pourquoi je bosse, moi !
Heureusement que je suis là pour faire rentrer l'argent dans la caisse.
Jeudi
Aylée a fini par grandir -sans gâteau puisque tu préfères les plateaux-télé- mais en platine.
Le vrai miracle c'est qu'elle ait bien grandi en n'ayant appris aucune des fonctions auxquelles elle aspirait. Espérons qu'elle saura quand même parler, marcher et aller aux toilettes.
Je croise les doigts.
Misère ! Autant Daphnée est sale et désordonnée, autant Aylée est pointilleuse sur la propreté. Elle n’apprécie pas du tout que sa mère fasse pipi sous la douche et elle baisse dans son estime à la vitesse d’une fusée.
Ca promet !