4. Les travaux forcés
Vendredi
De jour comme de nuit, inlassablement…
Elléou bichonne son arbre et son potager.
Sans oublier de laver Déter
Ni de lui enseigner de nouveaux ordres
Deter apprend à parler.
Points : 1060
Il arrive que Don, dans ses bons jours, daigne s’y mettre à petite dose..
Séou apprend à ne pas bouger
Points : 1260
Mais c’est quand même elle qui fait le plus fort du travail
Garla apprend à venir au pied.
Points : 1460
Fidèle à ses principes, Don passe le plus clair de son temps à le perdre. Il a sauté sur le premier passant venu pour se essayer de se faire un ami et l’heureux élu c’est Edouard Plénozas qui a le droit d’entendre ses jérémiades.
- Je vous dis pas comme c’est dur pour un pauvre vieux comme moi de devoir entretenir une grande propriété. J’arrête pas ! Parce que vous savez ce que c’est les bonnes femmes, toujours fatiguées, toujours à se reposer.
- Vous avez une grande propriété ? Où ça ?
- Ben… vous y êtes !
- Ah ? Vous la trouvez grande, vous ? Vous verriez la taille de mon entreprise, c’est autre chose !
- C’est bien assez grand pour nous, pouvez me croire. Je suis obligé de jouer du sécateur à longueur de journée, d’entretenir, de vaporiser pour éviter les parasites… le nichoir à coccinelles c’est complètement inefficace pour les arbres fruitiers, je vous signale.
- Bref Doudou, t’as une idée de mon calvaire. C’est les travaux forcés ici. - Il vous a dit ça ?! Ne le croyez pas monsieur Doudou, c’est moi qui m’occupe du jardin et des bêtes. Lui, il passe son temps à chercher où il a bien pu fourrer sa cane à pêche ou à se chercher un nouveau travail dans le journal. Parce qu’il vous a pas dit ? Il a été viré de l’Education Nationale comme un malpropre. Dans la soirée, Garla apprend à rouler avec Elléou. Samedi - Don, t’apprendras à Séou à faire le mort. Ca te fera les pieds. - Ah, c’est toi qui fais tout ici ! Moi, c’est bien connu, je passe mon temps à me reposer. - Pitié Elléou ! Je pensais pas ce que je disais. Je sais pas ce qui m’est passé par la tête. Tu peux pas m’obliger à tout faire. Ouf, elle est allée à la pêche. Je vais pouvoir en profiter pour lire mon roman passionnant. - Range-moi ce bouquin à l’eau de rose ! Après t’iras nettoyer la litière des chats. Et quand t’auras fini… - Tu te rappelles ce que je t’ai dit hier sur les bonnes femmes, Doudou ? Ben la mienne, elle est pas comme ça. La mienne, c’est un vrai bourreau de travail. Elle sait s’occuper du jardin, elle éduque les bêtes, elle tient la maison nickel et en plus c’est un vrai cordon bleu. Respire un peu la bonne odeur de ces sandwiches au fromage fondu. Une fée du logis ! Je peux pas dire mieux. Elle me reproche d’être feignant, mais j’ai mon boulot alors je peux pas l’aider tellement à la maison. Dis-lui toi, que je fais ce que je peux. - Il a son boulot… au fait vous ne m’aviez pas dit qu’il avait été viré ? - Vous diriez pas ça si vous saviez tout, monsieur Doudou. Il y a pas mis les pieds à l’ambassade ! Il a raté la voiture à cause de la pluie. Dès qu’il tombe une goutte d’eau il a peur de se faire foudroyer. Alors ? Vous trouvez toujours qu’il pourrait pas me donner un coup de main ? - Elléou ! J’ai nettoyé le panier du chien. Je peux aller me coucher maintenant ?
Doudou ??
- Ben-oui, Doudou ! On est potes maintenant. Tu veux peut-être manger avec nous, Doudou ?
- Mais-heuh ! T’es pas obligée de raconter ça, Elléou
- Je suis pas obligée, mais je le fais ! T’étais obligé de raconter que je passais ma vie au lit, toi ? Menteur !
- Menteur et feignant, monsieur Doudou, vous pouvez me croire. Faut jamais se fier à ce qu’il raconte. S’il a taillé l’oranger aujourd’hui, c’était juste pour vous épater.
Points : 1660
Don passe son temps au téléphone avec Doudou, histoire de rectifier le tir.
- J’ai pas voulu la détromper parce je suis obligé de la ménager à cause de son sale caractère, tu comprends Doudou. Mais c’est elle la menteuse. Tu me crois Doudou ?
Et je te signale qu’un livre ça, se pose pas par terre, ça se range, feignant !
Ben aujourd’hui, je me repose encore ! Tu vas voir ce que c’est que de tout faire.
Quand t’auras fini de faire le mort, t’iras arroser les tomates.
- Apprends à Séou à faire le mort et en silence, Don Labêche. Le temps que tu passes à te lamenter, c’est autant de temps perdu pour rien.
Où j’en étais resté déjà ? Ah-oui : le bel aventurier enlace la fille de la jungle et dépose un tendre baiser sur ses lèvres enflammées…
- Elléou, tu peux pas me faire ça ! Moi aussi j’ai le droit de me reposer un peu.
- Nan ! Le repos c’est réservé aux bonnes femmes ! C’est bien ce que t’as dit ?
- J’ai eu tort, je le reconnais. Tu veux que j’appelle Doudou ? Je lui dirai que j’ai eu tort.
- Appelle-le. Mais je veux assister à la conversation. Je veux être sure que tu me racontes pas d’histoires. Tu serais bien capable de faire semblant de t’excuser pour tirer au flanc.
- Si, mais il en a trouvé un autre : secrétaire à l’ambassade.
- Ben alors Elléou, faut le comprendre. Il peut pas être partout.
- Tu m’avais pas dit ça Don.
- Nan ?? J’ai dû oublier alors.
- Dans ce cas, ta femme a raison. Tu pourrais bien l’aider un peu.
- Merci, monsieur Doudou. Je savais bien que vous finiriez par comprendre que la victime dans cette maison, c’est pas Don, c’est moi !
- Tu me sors les poubelles et tu vas payer les factures. Après tu pourras me rejoindre.