V8. C'est flagrant !
Le lendemain...
- Je suis bien chez Makoto Duquesne ?
- Adam Rétignol ! Vieille fripouille ! Ah, t'es bien comme j'imaginais.
Tape-m'en cinq mon poto du net !
- Dis-donc Adam -simple formalité -c'est ma femme qui veut savoir ça- t'es pas fauché au moins ?
- J'ai pas de quoi me plaindre
- T'as un métier ? Tu fais quoi ? T'es pas rentier, au moins ?
- Ben... je suis assitant pour personnes âgées. c'est quoi cet interrogatoire ?
- Ma femme, toujours! D'après elle, ça grouille de soit-disant rentiers qu'ont pas un kopek en poche à Belladona. Enfin... si, mais ils n'ont que celui-là. Elle a peur que je tombe sur un profiteur, tu comprends. Mais c'est parce qu'elle te connaît pas, elle verrait tout de suite que t'es un type bien.
- Bonjour Makoto !
- C'est bobonne ? Tu m'en diras tant ! Remarque, je ferais mieux de me taire. Toi au moins, t'as trouvé l'âme soeur. Moi je la cherche encore.
- Makoto, je t'ai dit bonjour !
- Attends, tu m'excuses Adam ? J'ai une future ex-amie qui vient de me saluer. Mais que ça t'empêche pas de rentrer. Tu feras connaissance avec bobonne. Sacré Adam !
- Salut, machine !
- Hé-bien Makoto, t'es pas mort ? Tu donnes plus de nouvelles, alors je commençais à me demander ce que tu devenais, si tu t'étais pas fait enlever...
- Par les extra-terrestres ? Ben-non tu vois, je suis toujours là.
- Mais maintenant que t'es rassurée, tu peux repartir.
- QUOI ? Je me tape deux kilomètres à pinces pour venir te voir et tu me proposes même pas d'entrer ? Je t'avertis, Makoto, si tu tiens à conserver mon amitié...
- Ben justement, je me le demande. Ce matin encore, on m'aurait dit que je la perdrais, je crois que ça m'aurait rendu fou. Mais maintenant, je m'aperçois que JE M'EN FOUS ! Rhalala, si tu savais comme je m'en fous !
- Ben t'as gagné ! Tu peux considérer que je suis plus ton amie ! ADIEU Makoto ! Ca te vaut rien du tout d'être marié !
- BON DEBARRAS !
Je l'ai fait ! Je l'ai fait ! Je croyais pas avoir la force de le faire, mais je l'ai fait !
Et le mieux, c'est que ça me fait ni fou ni fa, que ma pire crainte se réalise.
- Koto, j'ai invité ton copain Adam à partager notre petit déjeuner. Le problème, c'est qu'on a que deux chaises. Depuis le temps que j'attends que tu me payes une vraie cuisine aménagée !
- T'inquiète ma douce, je vais me débrouiller. Je vais manger ma petite pâtisserie sur le canapé.
- Fais gaffe à pas le tâcher ! Il a coûté 770$, ce canapé, j'y tiens !
- Franchement Gara, quand Makoto m'a dit qu'il était marié, j'étais loin de m'attendre à ça.
- De vous attendre à quoi ?
- Ben... sans indiscrétion, vous avez quel âge ? Il pourrait être votre père.
- Largement ! Parce que moi, j'avais 28 ans quand je l'ai connu et je les ai toujours, mais lui, il en a déjà 68 bien sonnés et chaque jour qui passe, l'écart se creuse.
- 28 ans ? Ben vous les faites pas ! Je vous en donnais à peine 25. Comment vous faites ? Vous avez percé le secret de l'éternelle jeunesse ?
- Si on veut... je vous le montrerai tout à l'heure.
- Koto, c'est bien à 11h que tu commences ton nouveau travail ? Tu devrais aller te préparer si tu veux pas rater la voiture et te faire virer dès le premier jour. Et puis, tu peux me dire qui c'était la fille que t'as embrassée comme du bon pain sur le trottoir ? Je t'ai vu, croies pas ! J'en connais qui se sont mangé des paires de gifles pour moins que ça.
- Seriez-vous jalouse, Gara ?
- Jalouse, moi ? Et de quoi ? Qui voudrait de ce débris, franchement ? Même pas fichu de se faire cuire une pâtisserie surgelée sans la faire brûler.
- Alors Koto ? C'était qui, la nana ? Tu réponds ?
- C'était personne ! Une ancienne amie qui l'est plus. Tu devrais être contente !
- Je le serai encore plus quand tu te seras débarrassé de Jeannine. Tu vois de qui je parle ? "TA" Jeannine qu'arrête pas de demander si t'es disponible. Elle a pas de chance de tomber sur moi ! Mais moi, je suis pas réceptionniste, et j'aimerais qu'elle cesse d'encombrer la ligne une bonne fois.
- Oooh et c'est pas la peine de faire cette tête ! Finis de nettoyer les bols et va te préparer ! Tu vas bien finir par y arriver, à rater le tacot.
Vous venez, Adam ? je vais vous montrer mon petit secret.
- Alors c'est ce truc vert dans la bouteille ? Mais vous y avez même pas touché à votre bouteille, c'est dingue, ça ! Suffit de regarder et ??
- Mais-non bêta, j'en ai une autre ! Et je peux vous dire un autre secret ?
- Je demande pas mieux.
- Ben... Makoto, il en a bu qu'une fois et ça lui a fait l'effet inverse. C'est une arme à double tranchant.
- Vous faites bien de m'avertir, au cas où je me laisserais tenter.
- C'est parce que vous m'êtes sympathique. Extrêmement sympathique même, si vous voyez ce que je veux dire.
Et c'est vrai qu'il m'était sympathique. De tous les vieux que j'avais croisés jusqu'à présent, c'était quand même le seul qui avait pas l'air d'être tombé de la planète des singes. Il avait encore de beaux restes et le jour où je me déciderai à afficher mon âge réel... mais on n'en était pas là.
- Bon ! Je dois y aller les enfants ! Adam, tu m'excuseras de pas pouvoir te tenir compagnie plus longtemps, mais le devoir m'appelle. Allez, je vous laisse, soyez sages !
- No problemo, mec !
Dès qu'il eût tourné les talons. Je demandai à Adam ce qu'il penserait d'un petit rendez-vous avec moi, en tout bien tout honneur, juste histoire de pimenter les choses. Et je vous dis pas l'après-midi de rêve que j'ai passé.
On a dansé...
On a fait des batailles d'oreiller...
C'est drôle, autant ça m'énerve les batailles d'oreiller avec Makoto, autant je me suis amusée comme une petite folle.
Avec Adam, tout prenait une autre dimension. Même un match de ces cons de Lamas à la télé
- WWWWWOUAIS ! BUUUUT !
Et puis on s'est regardé un film d'amour en se tenant la main. C'était trooop romantique !
Le problème, quand on voit pas le temps passer, c'est qu'on se rend pas compte que l'heure tourne. Et c'est en voyant se profiler le tacot de Makoto que j'ai réalisé qu'il était 18 heures passées.
Je me suis souvenue de sa crise quand il m'avait retrouvée en nuisette après mon rendez-vous avec Christian. S'agissait pas qu'il me rejoue le même film.
- Adam, je file mettre une tenue convenable et on passe à table. Il y verra que du feu.
- No problemo ma choute, je m'occupe de la salade
Il est vraiment trop ce mec !
Par chance, Makoto rentrait du travail avec une promotion.
Normalement, ça devait le mettre de bonne humeur.
Normalement, oui. Mais là, non !
- J'EN ETAIS SÛR ! J'y ai pensé toute la journée, et je te prends la main dans le sac !
- M'enfin Koto, calme-toi ! Il s'est rien passé, je vais t'expliqu...
Il m'a gifflée !
Je le crois pas. Il a osé me giffler !
Alors là, mon petit père, tu peux commencer à numéroter tes abattis !